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samedi 26 juillet 2014

ERROMANGO (Port Narvin)

Nous laissons provisoirement EIAO et repartons avec les JIMINI CRICKET pour l’île d’Erromango
Le mouillage de Port Narvin est réputé rouleur, et il l’est ! Mais … Quel accueil !

 

A peine arrivés nous allons nous présenter avec quelques cadeaux au chef Jo qui nous donne l’autorisation de mouiller et d’aller ou bon nous semble. (Ce n’est pas obligatoire ici mais c’est vraiment très apprécié …)
Après une bonne nuit de sommeil, nous voilà tous gaillards pour visiter le village et ses environs.
Nous serons accompagnés tout au long de notre séjour par Soziane, la fille aînée du chef qui parle très bien anglais.

Soziane et sa fille Caty Lee en compagnie de Sabine

Les chutes sont un peu décevantes mais elles sont largement compensées par une végétation luxuriante et par la gentillesse des gens.


La pauvreté est grande ici et ils manquent de tout …ils essaient donc d’échanger des fruits ou du poisson contre des produits précieux et rares pour eux.
Nous voilà donc bien nantis de bananes, noix de coco et papayes et délestés d’hameçons, de lignes de pêche, de piles, de riz (les enfants en raffolent) et de sucre …

Pour nous remercier le chef Jo nous invite à dîner le premier soir chez lui.
Pour nous faire honneur, ils nous organisent un « lap lap » traditionnel. Ils font cuire dans des tiges de bambou du manioc, du tarrot et autres feuilles de choux.

Ils n’ont pas de viande et nous offrons volontiers les restes de notre dernière pêche.
Cette cuisson est très saine mais le mahi mahi de Florent et notre bonite cuits ainsi sont trop secs pour nos papilles françaises (trop habituées à faire de nos poissons de bons petits plats …)




Comme partout, le chef et sa famille nous regardent manger … ils dîneront de nos restes lorsque nous seront partis …

Nous rentrons au bateau vers 19 heures… Florent et Philippe devant partir avec le pêcheur Samson à une pêche à la langouste. (Samson fabrique avec l’aide de son grand-père David de magnifiques pirogues)


 
Il n’est pas au RDV … ils y vont donc seuls et ne ramènent qu’un joli crabe (ça va être juste pour 6 …)
Mais avant le retour de Philippe, une pirogue m’appelle … Il fait nuit noire … j’aperçois Samson … ils se sont ratés et il est allé pêché seul de son côté … Il vient déposer au bateau 6 jolies langoustes, toutes fraîches …

 Le lendemain, c’est la fête des enfants !
Margot et Grégoire ont un succès fou avec leurs cheveux blonds et leurs yeux clairs.
Ils sont sans cesse touchés, caressés, portés et font preuve de trésors de patience …
Mais surtout, ils sont sollicités par les enfants pour jouer avec eux et ils ne boudent pas leur plaisir …

La fête des enfants commence par un match de foot entre les jeunes hommes du village.
A l’issue du match, les enfants de l’école défilent tout autour du stade en scandant « children day ! »

 




Après le défilé, les enfants se rendent dans la salle communautaire ou, le prêtre, puis le chef Jo et pour finir, le policier de l’île leur font un discours.
Bien sûr, ils s’expriment en « Bichlama » mais nous saisissons certains mots … Il est question d’aller voir son papa et sa maman ou le chef ou le policier en cas de problème et de ne jamais toucher à l’alcool ou à la drogue …
Ensuite, c’est l’heure du Lap lap (cuit au four) que nous partageons avec le village …



Nous avons toutefois, une place d’honneur puisqu’on nous a dressé une table et des chaises …et que nous avons droit à un poulet …



Sabine, en bonne pâtissière a confectionné moult gâteaux pour les enfants (organisant même à son bord une petite leçon de pâtisserie pour des femmes du village) J’ai fait mon gâteau au Yaourt ; Les enfants sont contents !

Les festivités continueront tout l’après midi mais ce sera sans nous.. En effet, la météo annonçant du vent fort pour samedi, nous devons nous préparer pour lever l’ancre ce soir. Nous arriverons demain matin à Port Vila et laisserons passer la dépression bien à l’abri ;

Avant de partir, à sa demande, nous invitons le chef Jo ainsi que son épouse Marta à bord de TEREVA. Ils n’ont jamais visité de voilier …
Nous les ramenons, leur promettons de leur envoyer des photos et repartons vers de nouvelles aventures …

 

EXCURSION AU VOLCAN YASUR (TANNA)

Et bien … en voilà une expérience !!!
En bonne lyonnaise, je connaissais … le Puy de Dôme …Nos pérégrinations estivales nous avaient conduit au pied de l’Etna et du Stromboli ..Mais un spectacle comme celui-ci (et les émotions qui vont avec…) je n’avais jamais vu !

Le volcan qui n’est pas visible depuis Port Résolution (nous ne voyons que la fumée des cratères) est de niveau 2.

Il est possible de se faire emmener en pick up au pied du volcan … mais vous nous connaissez… nous avons le pied montagnard et ça nous fait du bien de bouger nos jambes après nos longues navigations ;
C’est donc en compagnie d’ Alice et Thibaut de EIAO (leurs amis sont repartis en Nouvelle Calédonie) et de Florent de JIMINI CRIQUET que nous entamons la marche de 3 heures d’approche du volcan
Nous sommes accompagnés de l’instituteur de l’école française et de l’un de ses amis.


Si la marche est plutôt facile … elle est longue et j’avoue, j’étais bien contente d’arriver.
Tout au long du parcours, nous entendions les explosions … pas très rassurantes …

 
Après nous être acquitté des droits d’entrée … nous sommes montés au bord du cratère.


Hélas, le vent soufflait fort de l’Ouest, soulevant des tourbillons de fumée (avec une forte odeur de souffre) et de sable noir …
Nous en avions dans les yeux, dans les cheveux, le nez, les oreilles … bref partout !
Le cratère était caché par les fumées et nous avons du entreprendre un léger repli stratégique en attendant la nuit .
Le capitaine, lui est resté accroché au sommet … il était là pour voir le cratère et les flammes et il n’aurait pas été possible de le déloger …



Vers 18 heures, à la tombée du jour, le vent s’est calmé. Nous sommes remontés , le cratère s’est dégagé et nous avons pu assister à un merveilleux (mais inquiétant ) « son et lumière »
Les explosions se succédaient et des gerbes de laves montaient tel un magnifique feu d’artifice !

Comme nous étions samedi, il y avait beaucoup de monde … (de nombreux calédoniens viennent passer le week-end au Vanuatu et la visite du volcan fait partie du programme …)
Certains étaient équipés de tout le matériel ad hoc (y compris les masques et les casques)  nous avions seulement de bonnes chaussures, les locaux  hommes, femmes ou enfants suivaient en tong 

Nous sommes restés plus d’une heure à regarder ce spectacle grandiose,  rentrant un peu la tête dans les épaules à chaque nouvelle explosion.




 

Les copains, pour qui c’était la deuxième montée nous ont dit qu’hier et avant-hier, c’était encore mieux … (ça nous laisse rêveurs !)

Nous sommes rentrés vraiment fourbus (et très sales) en voiture.
A l’arrivée, nous constatons que le vent d’Ouest nous a apporté sur le bateau , quantité de sable et de cendres alors ce matin, sur tous les bateaux c’est « grand nettoyage » !

 

 

 

ARRIVEE A TANNA (Port Résolution)

Nous partons en compagnie de « A VOS SANTE » un sympathique catamaran australien rencontré à Anatom .
Une nuit magnifique ! Du petit temps et TEREVA sous genacker qui avance gentiment sur une mer tout calme ..
Un spectacle magnifique !
Le YASUR, le volcan de TANNA qui est en activité,  crépite de milles gerbes ! superbe depuis le large (nous avons prévu d’y monter)

Nous arrivons au petit matin à Port Résolution !
6 bateaux sont ancrés et nous retrouvons avec plaisir EIAO et … JIMINI CRIQUET !!! tout droit arrivé des Fidji !
Les retrouvailles sont joyeuses ! Comme ils sont passés à Fulanga, ils nous donnent des nouvelles du village et de ses habitants.

 

Nous faisons une petit balade rapide au village et rencontrons la population.
Le village est splendide, presque toutes les maisons étant constituée par des cases traditionnelles.
On nous offre une papaye, des bananes ..
Au sein d’une même famille, certains parlent anglais et d’autres français … tout dépend de l’école qu’ils ont fréquenté …

 
 

Thibaut et ses compères d’EIAO nous propose de les rejoindre ce soir sur la plage.
Jo, un des habitants du village va tuer un cochon et nous propose un repas moyennant 1000 vatus par personne. (Cet argent l’aide à financer les études de son frère)
Et nous voilà une quinzaine sur la plage, avec nos lampes frontales et nos bouteilles de rosé
Une bien belle ambiance !
 


Nous parlons français entre nous et anglais avec Sam et Caroll et constatons que Jo parle le français et l’anglais … Si on ajoute le bichlama et le dialecte de son île … nous avons vraiment « à prendre de la graine » ici !!!

 

AU REVOIR ANATOM !

En nous promenant dans le village, nous rencontrons des archéologues en train d’organiser une campagne de fouilles sur l’île.
En fait, le peuplement du Vanuatu est très ancien et remonte à au début de notre ère …
(La Polynésie, n’ayant été peuplée, elle, qu’à partie du 12è siècle)

Au vieux cimetière nous rencontrons Frédérique, archéologue parisienne du CNRS qui travaille sur de beaux squelettes…  Pendant une période, la mortalité a été forte sur l’île, sans doute la faute aux nombreuses maladies et contagions amenées par les européens de passage …

 

A notre arrivée, nous avons eu un bon coup de vent d’Ouest et nous savons que  le mouillage n’y est vraiment pas confortable. La météo nous annonce à nouveau de l’Ouest pour samedi et nous ne voulons pas rester … Nous décidons de partir ce soir vers 22 heures pour parcourir tranquillement les 45 milles nautiques qui nous séparent de TANA (ou nous serons bien abrités)

Pour remercier Henri, nous l’invitons à déjeuner sur TEREVA
Si il a plusieurs amis voiliers calédoniens, il n’est jamais monté sur un catamaran et il est content !
Il fait honneur à notre thon et à notre vin rouge (l’alcool sur l’île est interdit),  nous amène une photo de lui pour que nous ne l’oubliions pas … Et nous fait promettre de lui envoyer une carte postale depuis l’Australie.

 
Si vous passez par ANATOM, passez voir Henri et pensez à préparez quelques billets à échanger contre ses pièces de monnaie , vous lui rendrez service !

EN VISITE CHEZ HENRI ...

Nous avons rencontré Henri dans le village.
Il est à la recherche de bateaux avec lesquels convertir des pièces de 100 francs pacifiques en billets …(et il a du stock !)
Il en est l’un des rares francophones du village (il existe un village totalement francophone à 3 heures de marche environ) et il est ravi de parler français.
La langue officielle au Vanuatu est l’anglais
Mais, comme aux Fidji, elle est apprise à l’école (les cours ne se faisant qu’en anglais)
A la maison, on parle le « bichlama » un mélange d’anglais et de dialecte qui peut ressembler à un créole anglais.

 

Henri, natif d’Anatom a été instituteur pendant 9 ans. Mais il aurait été « remercié » par le gouvernement au moment de l’indépendance. Henri a alors trouvé du travail dans un cargo puis finalement, il a rejoint Anatom ou il cultive son jardin …
Nous le questionnons sur la vie et les us et coutumes du pays.
La vie n’est pas toujours facile ici …
L’école primaire est gratuite mais la maternelle et les collèges et lycées sont payants …
Les gens ayant beaucoup d’enfants (il y a des familles de 7 à 11 enfants ici) seuls quelques uns poursuivent leurs études après l’équivalent de notre CM2
La santé n’est pas gratuite et les soins et les médicaments du dispensaires sont payants.

 Henri et son épouse Rita n’ont pas eu d’enfants. Mais ils élèvent ceux de la famille qui sont éloignés. Il en a élevé … 37 ! et en ce moment, il a 6 petits qu’il appelle « mes enfants »

 
 Il nous invite à déjeuner chez lui, au bord de la rivière
Poulet, manioc et riz sont au menu et nous dégustons en dessert un merveilleux pamplemousse !
Sa maison est constituée de différentes cases ayant différentes fonction
La case cuisine, celle ou l’on dort etc. …
Ses plantations sont superbes, on voit que c’est un homme organisé.



 
Il n’est pas pauvre et se débrouille. Il vend les produits de son jardin et lorsque le paquebot arrive … il chante et joue de la musique pour les touristes avec ses copains. Nous comprenons enfin d’où lui viennent toutes ses pièces ! c’est la recette de ses prestations ! et la banque ne change pas les pièces de monnaie !

 

VISITE A MYSTERY ISLAND


De l’autre côté de la baie, une très jolie île nous intrigue … MYSTERY ISLAND !

 
L’île d’ANATOM  a passé des accords avec la ligne de paquebot P&O et reçoit régulièrement leurs passagers sur cette île de carte postale.
C’est une réserve marine et la pêche et la cueillette de coquillages y sont formellement interdites
Il existe même ici un petit aérodrome …

 
Lorsque nous la visitons, l’île est juste pour nous …Tout est organisé pour le divertissement des touristes et justement, un paquebot doit arriver vendredi …
L’occasion pour les locaux de montrer leur savoir faire et vendre leurs productions …
20 $ pour voir les tortues, 20 $ pour le snorkelling, 25 $ pour la pêche  ou pour aller visiter le village principal etc. … nos braves croisiéristes n’ont que l’embarras du choix !






ARRIVEE AU VANUATU (ANATOM)


Une jolie traversée !
Après une très bonne nuit dans la baie de Port Boisy, nous sommes partis aux matines .
La passe Havannah est réputée pour n’être pas très facile mais nous l’avons franchie sans encombre juste avant l’étale. Nous avons pêché un joli petit thon et avons mis 28 heures pour rejoindre l’île la plus Sud du Vanuatu … ANATOM !

  
 

Alors que nous descendions à terre pour nous acquitter de nos obligations, notre voisin de mouillage EIAO et sa joyeuse bande de drilles nous convient à les suivre à l’école du village ou la plupart des habitants étaient présents …
Un poste de télévision, don des paquebots de Mystery Island(je vous en reparlerai) était installé pour retransmettre … la finale de la coupe du monde de Football (sur Calédonie Première)  et l’ambiance ici, n’avait rien à envier aux meilleurs bistrots lyonnais.
Anatom dispose d’un petit terrain de foot et c’est le sport local !

 

Une partie est même organisée tous les jeudi matin par les joueurs locaux et ici, même les femmes sont des adeptes !


Les supporters de l’Allemagne et de l’Argentine étaient bien répartis mais tout le monde s’est réjouit du résultat final !
Après le foot, les villageois ont suivi la retransmission de la cérémonie du 14 juillet à Nouméa avant de ranger le téléviseur dans son carton dans l’attente d’une nouvelle occasion.



 

Nous n’étions pas sûr de pouvoir faire nos formalités d’entrée ici, mais il existe bel et bien un bureau des douanes ou officie Timothée, le chef (et unique) douanier.
 


 


(Par contre les formalités d’immigration ne peuvent être faites ici,  nous les ferons en arrivant à Port Vila). Nous voilà donc muni d’un cruising permit provisoire qu’ il nous faudra renouveler (toujours à Port Vila)

Nous avons même pu changer quelques Euros en monnaie locale (le Vatu) à la petite banque locale.



 

Sur Anatom il y a 3 villages assez éloignés les uns des autres. L’un d’eux, situé à 3 heures de marche environ est francophone.
Celui devant lequel nous sommes ancrés s’appelle ANELCAUHAT
Très peu d’électricité (quelques panneaux solaires), pas d’Internet mais le téléphone portable commence à se développer.
Il y a une banque, un bureau de poste, une école primaire, un dispensaire et une petite échoppe.


Sorti de la rue ( !) principale, le village est très beau, la plupart des maisons étant construites de manière traditionnelle (mur en bambou tressé et toit en joncs)
Les gens sont souriants et accueillants et nous nous sentons à nouveau les bienvenus …